Changement d’état (fédéral)

July 28th, 2012 § 4 comments

Nous voici donc arrivés à Guerrero Negro, dernière ville du Baja California Sur qui se trouve sur la cote pacifique. Nous sommes complètement creuvés car il a fallu lutter contre le vent pour y arriver. Premier constat, il fait super froid à cause du vent qui souffle en permanence – jour et nuit- toute l’année.

Nous sortons pour la première fois depuis très longtemps nos pulls et on en est plutot contents. Ici ce qui fait vivre la ville c’est la plus grande mine de sel du monde, les Japonais en détiennent la moitié des parts et l’exploitent pour le batiment et pour les chaussées quand il neige. On a sorti la “carte National Geographic” pour pouvoir la visiter gratuitement le lendemain. Le soir on fait la connaissance d’un des conducteurs de camion de la mine qui picole comme beaucoup au cul d’une bagnole avec des jeunes sur le front de mer. Il nous propose sa maison pour dormir, arrivés sur place, c’est assez glauque, il n’a plus la clé on doit donc passer par la baie vitrée pour ouvrir la porte d’entrée. Il n y a aucune déco mise à part une photo de lui et un chiot est enfermé dans une pièce et nous avons interdition de lui ouvrir (ça crève le coeur)… Mais bon on sens bien que le type n’est pas méchant, on aura d’ailleurs la maison pour nous, lui dormant ailleurs. Au matin nous voila partis en expédition à la mine de sel, le paysage est assez dingue, on croirait de la neige et les camions sont enormissimes. On nous fait visiter et découvrons tout le processus d’extraction du sel (qui dure deux ans) par différents bains d’eau de mer jusqu’à la purification et la mise en bateaux de 1500 tonnes, pour une production par jour de 22000 tonnes qui partent direct pour le Japon les Etats-Unis et la Nouvelle Zélande principalement. Revenus à la ville, nous croisons par hasard notre hebergeur de la veille qui nous propose gentillement de rester une nuit de plus.

(la mine de sel, couleur réelle!)

(Alessandro au millieu des camions de la mine)

Après une nuit froide, hop on repart et nous franchissons la paralèle 28 où nous passons en heure du pacifique en en perdant une, et par la meme occasion passons dans l’état de Baja California. Sur la route nous passons encore un poste militaire de control, le troisième depuis que nous sommes sur la péninsule, et nous arrétons dans un rancho sur la route pour la nuit. D’ailleurs pour l’anecdote sur les militaires, lors de mon passage aux toilettes pour “damas”, ils avaient peint la cabine tout en rose et la cuvette était délicatement ornée d’une housse en coton brodée blanc avec des volants roses tout autour, c’est dur la vie de millitaires au Mexique… (à s’en pisser dessus si ça n’avait pas déjà été fait!) Pour revenir au rancho, nous débarquons donc chez un couple de retraités qui cultivent leurs fruits et légumes pour eux meme pésiblement à flanc de montagne. Ils nous en feront d’ailleurs largement profiter en nous invitant à en cueillir, des gens détéstables une fois de plus vous dis! Et c’était décidemment une bonne journée pour mon humour sarcastique, la dame s’appelait Marie-Jésus… niarf.

 

Le lendemain dimanche 8 Juillet, Andrea a une envie folle d’aller à la mer puisque notre route de ces prochains jours nous conduit en plein coeur du désert très chaud et vraiment très vide de Catavina. Nous décidons donc de faire le plein d’iode en faisant un détour par le village de pécheurs de Santa Rosalillita ( z’ont pas vraiment d’imagination y a une foule de ville qui s’appellent pareil). A notre arrivé vers midi, Alessandro et moi, amateurs de poissons nous fonçons voir les peicheurs qui rentrent de la peche pour en quémender (voir acheter si il faut) quelques uns. Ils nous offrent très volontier 3 beaux poissons (une sorte de Limande) et comme on n’a pas de grille pour les cuire, ils nous préparent meme les filets! Avec juste un peu d’huile d’olive et de citron vert à la poile, c’est à ce jour le meilleur poisson que j’ai jamais mangé, Andrea en goutera meme un peu et depuis est un converti. En haut de la falaise qui domine le village un petit cirque s’est installé et nous allons le soir assister au spectacle et tanter de se faire heberger dans le chapiteau, on sympathise bien avec eux mais malheureusement ils plient tout pour partir le lendemain et on squate la salle de la télécole locale. On recroisera le cirque d’ailleurs plusieurs fois sur la route les jours suivants avec plaisir.

(C’est un cirque avec une large majorité d’enfants dans le role des cirquatiens)

Nous avançons le lendemain jusqu’à la dernière ville avant le désert, histoire de faire le plein d’eau et de vivres. Le soir nous dormons à coté d’une casse sur le bord de la “carretera transpeninsular”, la seule route qui traverse la péninsule, berçés par le doux bruits des freins moteurs (ttrrrrrrrlllllll) de nos chèrs Trailers (vous savez les doubles semis-remorques).

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(S’auras tu reconnaitre ce qui nous a servi de conbustible ce soir là? Bah quoi! Faut bien manger hein?)

Remontés à bloc pour affronter le désert aride et impitoyable, nous abordons la route comme des mercenaires. En fait deux houragans sont en train de passer sur la pointe sud de la Baja, donc en lieu et place du soleil torride et du bitume brulant nous avons, de la pluie! Ho joie bonheur et volupté, nous enchainons plus de 100 killomètres assez facillement sans nous arréter pour rejoindre Cataviña, la ville centrale de ce parc naturel. Et juste avant d’arriver, complètement par hasard, nous croisons Luis (notre pote de La Paz où nous étions un mois plus tot) qui redescends la péninsule avec ses parents et sa soeur de passage pour les vacances. Quand on y pense, c’est quand meme tout petit cette péninsule de 1600 killometres de long non?

(des goutes! des gooooooutes!)

(desert de Cataviña, c’est un parc naturel protégé et il y a meme des peintures rupestres, traces des premiers peuples indigènes de la péninsule)

l pleut d’accord et le paysage est assez magique (oh oui encore…) mais on veut bien vite sortir de là, on fait donc encore 70 killometres et nous arretons dans un rancho-restaurant pour nous raprocher de la cote. Là encore c’est une vrai ménagerie, notamment on fait la connaissance de Dracula, ma chienne préféré de tout le voyage (en fait son nom c’est “Calambre” qui veut dire crampe, c’est bien aussi mais vous verrez sur sa photo pourquoi je l’ai baptiser comme ça). J’insiste sur les annimaux, parce que j’ai fait un constat interessant, jusqu’à maintenant je ne portais pas une attention particulière aux animaux mais, pendant ce voyage, je suis assez facinée par eux, c’est comme si je les comprenais… Bizarre, j’ai meme croisé un serpent et un scorpion sans bondire de peur… Oh lala hippy maudite sors de ce corps!

(Dracula!!)

Le lendemain on rejoint El Rosario et nous arretons devant un restaurant car on nous a parler d’une femme de 105 ans qui habite là et qui est née de père Italien et mère Indio. Devant le restau on croise un homme qui, faciné par notre voyage (et le vélo d’Andrea), nous paye à manger. Plus tard en discutant avec la serveuse, elle nous invite àvenir rencontrer la mama Espinoza dans une maison plus loin. Elle nous raconte son histoire et nous prodigue son secret de longévité: l’ail! Arghh me voila coincée, à partir de ce jour là les gars me forceront à manger de l’ail à quasi tous les repas… En face nous rencontrons aussi un collectionneur de fossiles, il y a encore beaucoup de trésors inexplorés ici c’est assez passionant. Comme le coin regorge d’endroits insolites et étonnement peu touristiques, on nous indique aussi la Lobera qui se situe à quelques killomètres de là sur la cote. Il s’agit d’une crique naturelle où on peut voir de dessus les phoques se reposer à l’ombre du soleil et du vent. Pour y arriver, il y a 5 killomètres de piste trés pentue à travers les montagnes mais l’arrivée sur place au coucher du soleil est à couper le soufle. C’est tellement beau ici (et on est tout seuls) que nous decidons d’y rester un jour de plus. Le lendemain on profite du coin pour visiter la ferme maritime d’élevage d’Haliotis (Abulon en espagnol) exclusivement pour les Chinois et vendu à prix d’or là bas (on a pas gouter).

(la Lobera avec ses phoques qui roupillent)

(c’est quand meme pas mal ici)

Nous voila repartis, remplis de zenitude de cet endroit magique pour arriver dans le vrai enfer. Car ça y est, s’en est fini des paysages desertiques et vide de toute population, nous arrivons dans la partie peuplée du Baja, nous arrivons petit à petit à Ensenada puis Tijuana. D’ailleurs le paysage change, ici tout est plus vert, on voit de l’herbe, des plantations et des super marchés. Comme nous voulons éviter le plus possible les grandes villes nous nous arretons un peu avant San Quitin et allons frapper à la porte d’une ferme où ils élèvent des chevaux. Mais il y a aussi des moutons, des chiens bien sur (et ceux là sont mauvais on nous a prévenu), des poules, des oies, animal farm quoi (on est en train de se faire tourner le bouquin)!

(Andrea et son cheval)

Le lendemain on traverse plusieurs grandes villes et grandes exploitations de tomates et fraises (non sans stress) et Andrea, avec sa nouvelle obsession pour le poisson veut retourner dans un village de peicheurs, nous nous éloignons donc de la route une fois de plus pour arriver un peu par hasard à Punta San Jacinto. Sur la plage il y a un vieu chalutier échoué et coupé en deux (pirate!) ça pose l’ambiance. Nous faisons un tour pour voir ou nous pourrions dormir et rencontrons par l’intermédiaire de leurs chiens nous sautant dessus, Don, Paula et Jeff, trois gringos cinquentenaires en vacances ici. En fait c’est un village gringo, c’est à dire que là il n y a que des Américains qui ont loués des terrains et ont fait construir des bicoques pour… surfer! Les gars veulent aller pecher alors ils décident de se lever tot pour sortir en mer avec les peicheurs qui eux sont Mexicains, moi j’ai trop froid et suis creuvée alors je reste dormir. Mais du coup je me suis levée avec les ricains et j’ai pu les voir surfer, un pur moment insolite! Yeah yi know men?! Dony nous a invité chez lui à San Diego donc on en reparlera!

(l’épaaave)

(Jef surf, Dony attend la vague)

Après ça nous avons rejoint Toño, notre nouveau compadre de route pour entamer l’assension titanesque jusqu’à l’observatoire astronomique de San Pedro Martir, mais ça c’est pour un autre épisode…

Sur ceux mes chers familles et amiEs je vous embrasse bien fort et vous souhaite de bien profiter de l’été qui commence 😉 (pour les français tout du moins)

Marie.
ps: un peu plus de photos: http://www.flickr.com/photos/mariedemence/
et un peu plus de vidéos:http://vimeo.com/album/1977099
et le facebook d’Alessandro (c’est l’exception qui confirme la règle hein?!): http://www.facebook.com/NGTravelerLatin

et le Trumbbblblbl de Toño:http://memoriasderuta.tumblr.com/

§ 4 Responses to Changement d’état (fédéral)"

  • mamounette says:

    Ohhh Marie, je te confirme encore que tu racontes très bien les belles histoires!
    Ton texte est à l’image de tes dessins, truffé de petites touches d’humour !…
    Un vrai régal…
    La mer….la mer….(cela m’a rapellé des bons souvenirs…)j’aimerai bien la voir aussi…quelle chance tu as!!
    Profite bien!!
    Quel bonheur de te lire toujours.
    Bon tout à tous!
    Des petits bisous tendresse pour toi ma fille si jolie.
    Maman

  • Pauline says:

    Très instructif ce post maîtresse 🙂 (Par contre 11/20 en dictée… et oui… c’est moi qui dis ça! 🙂 ) Mouaaaaaahhhh

  • Papa says:

    Merci Marie pour ces nouvelles refraîchissantes. It’s always with much expectation that I am awaiting for news from you and your team (I noticed that english is also an official language on your blog 🙂 ).

    Ne vous martyriser pas trop pour aller voir San Pedro martir…

    André sera en France du 4 Septembre au 3 Octobre, mais sera ravi de vous acceuillr à Sunnyvale en dehors de cette période.

    Bisounours

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